En 1870 un notable de Charny, Sébastien VIOLARD, ancien notaire, est fusillé injustement par les prussiens
Le 29 août 1870 une patrouille de prussiens des 1er et 2° escadron, envoyée à ROUVRES En Woevre pour explorer le pays, s'arrête à la ferme GRILLOT (sortie de CHARNY direction THIERVILLE), pour nourrir ses chevaux et se restaurer.
Elle est alors attaquée par une vingtaine de francs-tireurs en blouses bleues marquées d'une croix rouge, coiffés de képis à galons rouges, aidée en cela de paysans.
Deux officiers prussiens le Lieutenant Comte de HASLINGEN et le Lieutenant de TAUENTZIEN sont tués.
Le caporal HEIN du 2° escadron dira avoir reconnu un homme habitant la deuxième maison du côté droit du village.
Le scandale est grand et les charnysiens menacés de représailles, il faut vite trouver le coupable.
François LEDARD Maire de Charny convoqué devant la commission chargée de l'enquête, raconte qu'un dénomé Alphonse LARUE peintre en bâtiment habite la deuxième maison du côté droit du village et qu'il le croit capable d'attaquer un soldat prussien. Il ne lui a pas confié de soldat à loger car il a menacé de répandre du pétrole dans sa maison pour l'incendier si d'éventuels soldats s'y trouvaient !
De plus, le Notaire Maître VIOLARD l'a envoyé trois jours auparavant à VERDUN, demander de la troupe en cas d'attaque surprise de troupes prussiennes de passage.
Alphonse LARUE peu aimé au village, et présentant son sort funeste pris rapidement la fuite.
Maître VIOLARD auteur de pamphlets électoraux impopulaires fût désigné à la vindicte des villageois qui virent là l'occasion de s'en débarrasser.
Il se défendit, contesta l'accusation, arguant n'avoir fait chercher les gendarmes par LARUE que pour faire arrêter une femme contrebandière. Il contesta également la version des témoins : BIGORGNE le forgeron lié à LARUE, la femme LARUE malade des nerfs qui avait peur pour son mari. Entendus aussi Jean Edouard ROCHE domestique des GRILLOT, Nicolas DONJON Curé de CHARNY, François PARIS et Eugène LEFEVRE voisins des GRILLOT, DUCHENE l'adjoint au Maire qui tous, n'ayant pas assisté aux faits, ne purent le disculper.
Le 18 octobre 1870, Sébastien VIOLARD était accusé d'acte de trahison, crime prévu par le §1ACS de la Loi du 21 juillet 1867. Il fût déclaré coupable à l'unanimité et condamné à être fusiillé le jour même.
La sentence eût lieu au pied d'un arbre entre BRAS et VACHERAUVILLE, en présence d'une haie de plusieurs Compagnies prussiennes. Courageusement, il dit au curé de BRAS qui l'assistait, : " Mr le Curé, je vais au calvaire et pourtant je suis innocent de la mort de ces hommes-là".
La famille VIOLARD dût s'acquitter d'une contribution punitive de 10 000francs.
Le 22 juillet 1894, en présence des sénateurs BUVIGNIER et BOULANGER et du député PRUD'HOMME HAVETTE, un peu plus de huit cents personnes descendent à la Gare de CHARNY. Rejoint par la population des villages, le cortège se forme sous les accords de la chorale " l'indépendante". Après une visite au cimetière sur la tombe du défunt, la foule gagne le lieu de l'exécution.
Le Lieutenant Colonel en retaite MARTIN rappelle la fin tragique de Mr VIOLARD. La lecture de deux poésies précède le discours du sénateur BOULANGER. "La marche Gauloise" et le " drapeau tricolore" clôturent cette cérémonie patriotique devant la foule impressionnée.
Un monument est érigé au même endroit.
Il existe toujours, à droite de la route, à 500m et à mi-chemin entre les villages de BRAS SUR MEUSE et VACHERAUVILLE, un tronc de ciment représente le noyer disparu.
en savoir plus https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6371919c/f329.item.r=VACHERAUVILLE%20CARRI7RE%20DES%20ANGLAIS.langFR