"se dévouer pour les autres, soigner les malades, venir en aide aux malheureux, soulager les misères humaines." Cet adage Miss Hilda TURNER, infirmière anglaise l'a mis en application toute sa vie.
Succéssivement sur tous les théâtres d'opérations, on la retrouve sur l'île de Mate, Salonique, et la Mésopotamie. (tombée sous le charme des Balkans elle y retournera plus tard pour des reportages photos qui lui rapporteront un prix dans le Figaro en 1936.)
Démobilisée en avril 1919, elle rentre à Londres.
Mais quelques mois après, ses amies Miss SEMPIl, KENART, CHATEAUFORT, lui demandent de les rejoindre dans notre région sinistrée, et Miss TURNER s'établit dans les ruines de Charny.
Du foyer logement, dortoir, refectoire, infirmerie, de la croix rouge anglaise installé route de Marre près de la chapelle provisoire (Chapelle où la cloche est une douille d'obus et où officcient les Abbés Lemoy et Aigouy) sortent chaque jour linges et fournitures de première nécessité. Inlassablement, sans se soucier de son temps, son repos, sa santé ou ses deniers, Miss TURNER rend visite à ses malades, à pied et par tous les temps, apportant réconfort aux vivants, mais aussi aux morts puisque c'est elle qui les ensevelit. Elle emmène les enfants chez le dentise, va chercher la sage femme. Qu'un habitant ait besoin de se rendre à Metz ou Nancy pour un dossier, elle l'y conduit. Un arbre de Noël est organisé avec vêtements et jouets.
Partout elle apporte son savoir, sa compassion et ses paroles d'espoir dans les pauvres logis.
En 1926, la reconstruction terminée, elle fonde de ses propres économies un dispensaire d'hygiène sociale qui a rayonné sur toutes les communes aux alentours
Evacuée en 1940 en Saône et Loire, elle est emprisonnée six mois à Besançon par les Allemands. Rentrée à Paris chez des amis elle y passe la durée de la guerre et regagne l'Angleterre à la libération.
De retour à Charny en 1945, la population l'y accueille avec bonheur et enthousiasme.
Miss TURNER qui habite désormais une maison de maître à l'entrée du village continuera inlassablement son oeuvre charitable auprès des Charnysiens jusqu'à ses 80 ans, âge auquel elle décide de prende sa retraite à Tandridge dans le comté de Surrey où elle décède en 1963 à 84 ans.
Tant de mérites lui valurent le 25 octobre 1936 la croix de chevalier de la légion d'honneur, et le 19 mars 1961 celle d'officier de la légion d'honneur.